En ce mois de novembre, où ils connaissent un pic de fréquentation, il nous a semblé opportun de faire un point sur ces lieux « à part » et pourtant si communs de nos paysages français…

Si jadis on pouvait y croiser son voisin, s’y promener avec ses enfants ou petits-enfants ou encore déposer des fleurs sur la tombe de sa mère aussi naturellement que nous lui en offrions de son vivant, il est perçu aujourd’hui comme un endroit lugubre où peu de personnes ont l’habitude de se rendre. Pourtant, certains d’entre eux se démarquent et sont même considérés comme des lieux attractifs et touristiques[1], à l’instar du Père-Lachaise à Paris, auquel on a dédié un site internet proposant plan, liste des « célébrités » qui y sont inhumées et visites guidées !
Sans pouvoir rivaliser avec ce dernier, nos cimetières mirapiciens sont les gardiens de l’Histoire de notre commune, les témoins du temps qui passe et, pour certains d’entre nous, le lieu où reposent nos proches, soit autant de bonnes raisons de franchir leurs grilles…

→ Les cimetières de Mirepoix
Vous l’avez compris en lisant l’article de Martine ROUCHE, la commune assure la gestion de quatre cimetières : Victor Hugo et Croix de Béon pour les plus évidents, mais également ceux de Saint-Aulin et Mazerettes, auxquels on pense moins.
Victor Hugo, le plus connu, vaut le détour pour ses sépultures remarquables, ses allées chargées d’histoire et son mausolée aux soldats de la Première Guerre Mondiale (entretenu par le Souvenir Français). Celui de Saint-Aulin est l’archétype du cimetière de village, situé à proximité des habitations et à taille humaine. Entouré de nature et à deux pas du hameau éponyme, celui de Mazerettes est le plus verdoyant. Finalement, Croix de Béon est le plus contemporain des quatre, avec notamment un espace cinéraire créé en 2013[2].
Mausolée aux soldats de la Première Guerre Mondiale, Cimetière Victor Hugo Cimetière de Saint-Aulin Cimetière de Mazerettes Croix de Béon
Très différents les uns des autres, ils sont cependant soumis au même règlement, fixé par l’arrêté 151/2015 du 17 juillet 2015.
→ Entretien et travaux réalisés et prévus
De nombreux travaux ont été menés à bien au fil des ans afin de garantir la sécurité des visiteurs et l’intégrité des sépultures. Depuis 2019, conformément à la loi « LABBÉ » (loi n°2014-110), nos cimetières sont des zones « Zéro Phyto », c’est-à-dire sans pesticides, qui polluent les nappes phréatiques et détruisent les sols et la biodiversité. Cela a pour conséquence un retour de la nature dans les allées, bien qu’elles soient régulièrement entretenues par le service des espaces verts.
→ L’entretien et le nettoyage d’une tombe font partie des obligations morales et civiques. Ne pas la nettoyer, c’est prendre le risque que la commune la déclare en état d’abandon et la reprenne. Les propriétaires ou les ayants-droits d’une concession sont tenus de maintenir la tombe en bon état, c’est-à-dire de garantir l’étanchéité du caveau, nettoyer la pierre tombale, prendre soin des plantes, rénover la sculpture… Tous les aménagements et les travaux sont à leurs frais. Ils peuvent réaliser eux-mêmes le nettoyage du tombeau ou le confier à des professionnels. Attention : avant d’entreprendre toute action de nettoyage ou d’entretien, merci de prendre contact auprès de la mairie. En effet, certains travaux doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation !
Les principaux travaux à venir concerneront la mise en accessibilité des cimetières, pour faciliter leur accès aux personnes à mobilité réduite.
→ Quelles sont les démarches à entreprendre ?
Selon l’étude de 2019 « Les Français et les obsèques » menée par le SCNAF et le CREDOC, près d’un français sur deux anticipe son décès en laissant des instructions ou des recommandations à ses proches, mais plus de la moitié ne le font pas, le plus souvent parce qu’ils estiment que c’est « trop tôt » ou parce qu’ils préfèrent que leurs proches décident pour eux. Pourtant, de nombreuses solutions existent pour faciliter les démarches et épargner à son entourage d’avoir à supporter les formalités administratives en plus de la perte d’un être cher. Pour celles et ceux qui souhaitent anticiper, voici quelques informations générales :
- Qui peut prétendre à une sépulture à Mirepoix ?
Peut être inhumée dans un des cimetières communaux toute personne domiciliée ou décédée sur la commune, toute personne ayant droit à l’inhumation dans une sépulture de famille située dans un ou des cimetières communaux, ainsi que tout français établi hors de France n’ayant pas de sépulture sur la commune mais étant inscrit sur ses listes électorales.
- Ai-je le choix du type de sépulture et de l’entreprise de pompes funèbres ?
Soins de conservation du corps, crémation, cercueil, urne ou dispersion des cendres… En théorie, chacun peut exprimer ses dernières volontés. Dans la pratique, cela va dépendre de l’espace disponible dans le cimetière choisi et/ou le lieu de sépulture familial.

À Mirepoix, seuls ceux de Mazerettes et Croix de Béon peuvent accueillir de nouvelles concessions. Victor Hugo et Saint-Aulin sont complets, sauf sépulture familiale déjà établie et dans laquelle des emplacements seraient disponibles.
→ Face aux nouvelles contraintes imposées par la réforme funéraire, la commune s’est engagée dans un programme de réhabilitation du cimetière communal de Saint-Aulin et a entrepris une procédure de reprise des tombes abandonnées[3]. Toute personne concernée par des concessions vendues mais non matérialisées ou concernée par des tombes très anciennes ou sans épitaphe, et qui tient à maintenir ses droits ou places est priée de se faire connaître à la mairie.
Seul Croix de Béon dispose d’un colombarium, de cippes et d’un Jardin du Souvenir (pour la dispersion des cendres). Rappelons que la loi interdit depuis 2008 de garder chez soi les cendres d’un défunt. Celles-ci doivent obligatoirement être conservées ou dispersées dans un endroit approprié.
Croix de Béon Espace Cinéraire
Depuis 1993, chacun est libre de choisir l’entreprise funéraire habilitée qui réalisera les obsèques.
→ Possibles évolutions…
La question funéraire est vaste, et il ne nous est pas possible ici d’apporter des réponses à toutes les interrogations, d’autant qu’elles sont susceptibles de changer en fonction de l’évolution des lois et des avancées techniques et technologiques en matière de sépulture. Il existe depuis les années 1990 des urnes biodégradables que l’on peut planter et qui donnent vie à un arbre (très prisé dans les pays anglo-saxons mais difficile à mettre en pratique en France, bien que légal), certains crématoriums français acceptent depuis 2018 (et l’évolution de la loi) les cercueils en carton (moins chers que des cercueils en bois et plus écologiques) et il existe des entreprises à l’étranger qui proposent de transformer les cendres en œuvres d’art, en vinyle ou en article de vaisselle en céramique…
→ Quoi qu’il en soit, si vous souhaitez de plus amples informations, Cathy JORRO se tient à votre disposition à la mairie ou au 05 61 68 43 67 pour toute question relative aux cimetières de la commune, demandes de travaux et démarches funéraires.
[1] Si le sujet vous intéresse, voir l’excellent article de Madeleine LASSÈRE « Le XIXe siècle et l’invention du tourisme funéraire ». Revue d’histoire moderne et contemporaine (1954-), 1997, vol. 44, no 4, p. 601-616.
[2] Voir l’article « L’espace crématiste » du Mirepoix INFOS n°118 (juin 2013)
[3] Voir l’article « Lancement d’une procédure de réhabilitation du cimetière communal de Saint Aulin répondant aux demandes des administrés » du Mirepoix INFOS n°177 (novembre 2019)