Que se passe-t-il au pays de PASTEUR ? Nous serions 41% à afficher une forte réticence au vaccin mais, finalement, beaucoup moins nombreux à montrer des pratiques d’évitement majeur.

Nous pourrions en déduire que, traditionnellement, nous sommes un peuple râleur et contre tout mais que notre inconscient a bien intégré, fort heureusement, ce qu’est le bien commun et collectif. Alors, est-ce grave Docteur ?

N’étant ni biologiste, ni médecin, ni chercheuse et mon médecin étant trop occupé auprès de ses patients, je fais appel à ma réflexion de citoyenne lambda.

Un vaccin, me dit-on sur Wikipédia, est une préparation biologique administrée sur un organisme sain et vivant, afin d’y stimuler son système immunitaire et d’y développer une immunité adaptative et durable. Ici s’arrête ma recherche sur la fameuse toile qui rend tout le monde savant et intelligent.

Ce que je sais par contre, c’est que j’ai reçu un nombre important de vaccins dans ma vie en qualité d’ex-fan des sixties et que tout va bien ! Parfois une inflammation ou une fièvre, signe que le corps réagit et combat. Mes anticorps sont entrés en action et c’est plutôt bon signe. De nombreuses affections qui ont ravagé bien des générations sont aujourd’hui décimées. Certaines ont toutefois refait leur apparition chez les plus jeunes, résultats d’une époque où la vaccination a été moins scrupuleusement suivie.

Début 1955, à Paris, des modèles se font vacciner contre la variole. Crédits : AFP

Au Xe siècle en Chine apparaît le premier procédé de vaccination. La variole de la vache (qui a donné son nom au vaccin) a mobilisé bien des chercheurs comme Edward JENNER ou, plus tard, Louis PASTEUR… Une révolution pour l’humanité mise de nos jours au pilori.

Alors bien sûr, je m’interroge, j’écoute et essaie de comprendre ce qui nous arrive. Il semblerait que la stratégie préventive sollicite un individualisme éduqué aux enjeux de la Santé Publique. Cependant, des courants d’opposition viennent brouiller ce discernement. Pour beaucoup, des tensions entre quête du contrôle de l’information, volonté de tout comprendre, refus de se faire manipuler par des forces dont on ne connaît pas les intentions… le complot ! Nous associons, à tort sûrement, le pouvoir politique aux raisons de Santé Publique.

Le « trop d’informations », « toute l’information », sans vérification des sources, provoque une aliénation sociale déguisée sous le diktat d’une communication planétaire où chacun peut avoir une idée sur tout et n’importe quoi. Cette instrumentalisation de nos esprits est possible à cause de notre cerveau qui a tendance à vouloir prendre les chemins les moins fatigants : le dernier qui a parlé a raison (et ils sont nombreux à parler !). Ainsi, le cas médiatisé devient majorité, exit la probabilité. Nous développons une aversion pour la perte de nos pseudo-libertés dans l’ignorance la plus totale du fonctionnement des systèmes.

Le fait de concevoir la question de la vaccination sous ce prisme et la réduire à celle de la sacro-sainte liberté individuelle fait disparaître le sens même de ce qu’est la vaccination au regard de la Santé Publique.

J’espère que nos jeunes générations auront le bon reflexe de revenir à plus de sagesse, moins de prétention et surtout sauront prendre de la distance avec cette idée fausse que l’on peut tout savoir sur tout.

Protégez-vous et protégez les autres.

Cathy MARROT