Chantiers aboutis
Les projets municipaux, subventionnés par l’État, la Région et le Département, entre autres, ont été partiellement ralentis pour les raisons que l’on connait.

Certains chantiers lancés sous le mandat de Nicole QUILLIEN ont pu être menés à terme grâce notamment aux entreprises qui ont tenu leurs engagements : la restauration de la façade ouest de Mairie, l’aménagement du cours Maréchal de Mirepoix (cf. bulletin de décembre 2020) ainsi que l’agrandissement du restaurant scolaire.
→ Mairie
Au XVIIIe siècle, Jean François Rabinel-Calzan, receveur des tailles à Mirepoix, a hérité par son père de trois vieilles maisons contiguës dans le moulon le plus à l’ouest de la place, face à l’évêché. Il les fait démolir vers 1760 et construit une grande maison à pans de bois, qui abrite aujourd’hui la mairie et l’office du tourisme.
À sa mort, la bâtisse nécessitant de lourds travaux de réparation est vendue par ses héritières, comme le stipule l’acte de vente signé le 15 avril 1806. Ce document donne des précisions sur les pièces, les étages, le mobilier, une tapisserie et une « cheminée en bois de noyer » qui existe toujours.

Plus près de nous, la mairie a permis d’héberger des familles belges fuyant l’invasion de leur pays par l’armée allemande. Certaines furent accueillies dans des familles, d’autres logées dans les étages de l’hôtel de ville. Jacqueline BAYARD raconte ce souvenir d’enfance dans « Ma blouse de Mirepoix », ouvrage sur la guerre 39-45 vue par une fillette de 10 ans.
Le bâtiment a été aménagé afin d’accueillir bureaux et salles de réunion, tout en lui conservant le cachet et le charme d’antan.
→ Rénovation de la façade ouest
La commune a fait réaliser un diagnostic en 2017 par un bureau d’étude spécialisé dans les bâtiments anciens à structure de bois. Cette partie de bâtiment très exposée aux intempéries était en très mauvais état, avec d’importantes dégradations sur les colombages bois et des décollements d’enduits accompagnés de départs de matériaux.
L’Hôtel de ville étant un ouvrage particulier (parties du bâtiment, inscrites ou classées), son histoire et son environnement proche avec l’ancienne cathédrale Saint Maurice imposent de respecter les règles et préconisations du code de l’urbanisme et surtout celles relatives à la protection du patrimoine historique. En effet, l’avis du Préfet de Région et celui de l’Architecte des Bâtiments de France sont obligatoires pour garantir une restauration de qualité conservant les caractéristiques originelles du bâti. Il est noté, que le choix des matériaux, des techniques utilisées et l’application des différents procédés de rénovation sont soumis à décision et contrôle de ces deux autorités…
Cette procédure a doublé le montant des travaux initialement prévus et augmenté considérablement les délais d’instruction du dossier.
Les travaux réalisés par l’entreprise CHEVRIN-GELI de Castelnaudary garantissent l’état structurel de ce bâtiment à pans de bois ainsi que l’embellissement et l’intégration de la façade Ouest au centre-bourg et aux couverts.

→ Restaurant scolaire
Construction d’une extension et réaménagement intérieur.
Les évolutions règlementaires en matière d’accessibilité et le respect de la chaîne alimentaire ont conduit la commune à engager en 2019 une réflexion sur l’agrandissement du restaurant scolaire édifié en 1996.
Les travaux engagés par la précédente municipalité pour bâtir une extension de 32 m2 environ (bureau de la responsable du restaurant scolaire, vestiaires et sanitaires) afin d’améliorer la fonctionnalité du bâtiment pour les 5 agents municipaux ont été finalisés en juin 2020.

Les projets à venir…
→ Travaux de voirie en cours
En 2019, la convention de mandat annuelle avec la communauté de communes du Pays de Mirepoix pour la réalisation de travaux sur la voirie communale portait sur la réhabilitation du cours Maréchal de Mirepoix (chaussée, aménagement piéton, stationnement), les rues du Béal, Gilbert Faure, du 19 mars et la 1ère tranche de réfection de la rue Carnot.
D’autres opérations sont programmées comme la réfection complète de la toiture de la halle de Mirepoix, la consolidation des façades de la chapelle du cimetière Victor Hugo, la mise en accessibilité et le réaménagement de locaux de la mairie, la restauration intérieure de l’ancienne cathédrale et la remise en état de la toiture du Palais épiscopal.

→ Halle
Le plan de la Halle proposé en 1877 par Casimir OLIVE, chef d’escadron en retraite à Mirepoix, est rejeté le 4 mars 1879 par la Commission des Travaux Publics et le Conseil Général des Bâtiments Civils.

Le projet est alors confié à M. FIQUET, architecte départemental, qui remet son plan le 8 mai 1882 à Louis PONS-TANDE, maire de Mirepoix.
Ce dernier projet prévoyait une « plate-forme supportant les mesures en fonte », située au beau milieu de la halle … Les mesures à grains sur leur estrade ont été repoussées vers le côté sud de la halle, où elles sont restées longtemps comme en témoigne cette carte postale ancienne.
Si la Halle a perdu ses mesures à grains, elle conserve sa silhouette en fonte et métal proche des halles parisiennes de la même période. Le sol refait en 1990 est en marbre des Pyrénées, matériau languedocien par excellence.
→ Réfection de la toiture et de la sous toiture de la Halle
Cette structure métallique de type Eiffel qui accueille les marchés hebdomadaires et de nombreuses manifestations culturelles tout au long de l’année nécessite un entretien régulier.

En novembre 2019, le Conseil Municipal a décidé de solliciter les services de l’État, de la Région et du Département pour le financement des travaux de réfection de la toiture de la Halle, équipement emblématique de la cité médiévale.
Les nombreuses gouttières présentes sur l’ensemble de l’édifice ont été aggravées par les fortes précipitations début 2020. Le lambris faisant office de sous-toiture se trouve fortement dégradé et dans un état préoccupant pour la sécurité des personnes.
Les travaux consisteront à reprendre aussi la totalité des éléments constituant la sous-toiture et le remplacement à neuf des chevrons et de la volige, servant de support à la couverture.
La pose d’un dispositif anti-volatiles est également envisagée au niveau des structures sablières de la charpente métallique pour éviter les salissures et dégradations liées aux déjections des pigeons.
→ L’église de l’Immaculée Conception de Notre-Dame-et-Saint-Michel
Dans le cimetière Victor Hugo, l’église de L’Immaculée Conception de Notre-Dame-et-Saint-Michel fut fondée et bâtie en 1664 par Anne d’ESCALA, selon la pierre scellée au-dessus de la porte d’entrée.
Nièce de Pierre de DONNAUD, évêque de Mirepoix de 1587 à 1630, la jeune femme vient s’occuper de l’intendance de son oncle. Elle le seconde pendant la peste de 1629-1630, et reste à Mirepoix après la mort de l’évêque.

Entre 1634 et 1693, quelques mois avant sa mort, elle tient en tout 38 enfants sur les fonts baptismaux : 21 filleuls et 17 filleules.
En 1658, Anne d’ESCALA, veuve et sans enfant, consacre son temps et sa fortune à ses filleuls successifs et au grand projet de sa vie.
Au printemps de 1653, une crue de l’Hers détruit l’église Saint-Michel et le cimetière proches du Chêne-Vert. Un cimetière seul est créé par l’évêque Louis Hercule de LEVIS VENTADOUR. Anne offre d’y bâtir une église à ses frais.
→ Restauration des vitraux et consolidation des façades
Fin 2019, la commune a sollicité des subventions pour des travaux de maçonnerie sur les quatre façades de cette chapelle qui laissent apparaître des signes de vieillissement structurel (fissures, départs de matériaux et déchaussement de pierres) ne mettant pas en péril le bâtiment mais nécessitant une action de consolidation. Les trois vitraux de l’édifice, fortement dégradés, doivent aussi être restaurés par un artisan spécialisé.

De plus, les génoises se trouvant en partie sablière de la charpente, constituées de tuiles canal feront l’objet d’une remise en état. Sur la façade Sud, un grand nombre de tuiles se déchaussent et risquent de se désolidariser des maçonneries.
Les travaux consisteront à la reprise à l’identique de l’aspect esthétique de l’église (clocher compris). La mise en œuvre de matériaux respectera l’application originelle avec l’utilisation de produits à base de chaux et matériaux naturels.
→ Accessibilité et aménagement des locaux de l’Hôtel de ville
La municipalité souhaite engager des travaux de rénovation et d’aménagement des locaux de la mairie, qui permettront la création d’espaces accessibles au public, de bureaux de travail supplémentaires pour les agents, d’espaces de stockage sécurisés mais aussi d’une salle de réunion pour le personnel et les élus.

Ces travaux porteront notamment sur la rénovation de l’escalier bois intérieur accessible depuis la salle d’exposition située au rez-de-chaussée, de façon à pouvoir redistribuer les espaces de travail au sein du bâtiment et répondre aux normes d’accessibilité.
→ Ancienne cathédrale Saint Maurice
L’église construite au XIIIe siècle s’est transformée en cathédrale au milieu du XIVe, lorsque le pape Jean XXII fonde le diocèse de Mirepoix.

À partir de cette période, le bâtiment n’a cessé d’être agrandi. Les travaux ont eu lieu du XIVe au XIXe siècle avec une interruption durant la guerre de Cent ans. C’est au XVIe que l’édifice a pris une nouvelle dimension, avec l’apparition du clocher, une entrée située au Nord et la construction de l’appartement épiscopal dans le prolongement de ce monument classé au patrimoine de France. Malheureusement pillée par les révolutionnaires en 1789, beaucoup de biens ont été volés, des emblèmes et statues ont aussi été détruits.
Rénovée au XIXe siècle, la cathédrale de style gothique méridional avec son clocher perché à 60 m de hauteur est devenue un édifice incontournable de Mirepoix et de la région Occitanie. Mesurant 48 m de longueur sur 22 m de largeur, elle est la plus large de France et la deuxième d’Europe après Gérone.
→ Rénovation des maçonneries extérieures et restauration intérieure
Au fil des ans et des mandatures, d’importants chantiers ont été engagés ainsi que des travaux annuels de strict entretien et de dévégétalisation, afin de préserver ce joyau emblématique de la cité médiévale.
Pour garantir sa conservation, d’autres sont à prévoir dans les mois et les années futures, notamment pour la reprise des maçonneries extérieures et la restauration intérieure.

Après les travaux d’étanchéité des toitures et terrasses terminés en 2015, la commune peut envisager la restauration intérieure de la cathédrale sur la base d’une étude lancée en 2018.
Les enduits et décors muraux ainsi que le mobilier en bois (chaire, retable, statues, lambris, etc.) des chapelles et de la nef ont été considérablement dégradés par les infiltrations d’eau répétées et les pierres de grès ou mosaïques composant le sol par des remontées d’humidité.
L’espace sous le clocher, les sacristies et les tribunes, l’oratoire de l’évêque, la tribune d’orgue, le baptistère tambours et clôtures ont été également diagnostiqués.
L’estimation financière étant très élevée, les travaux pourront faire l’objet d’un plan pluriannuel ciblant en priorité les opérations d’urgence : intervention sur le mobilier pour éviter la chute de matériaux, consolidation des éléments instables (gypseries, autels…), réparation des meneaux fracturés, restauration des maçonneries des parements extérieurs et des voûtes de la souche du clocher, création d’un cheminement dans les combles pour surveillance et entretien des charpentes et couvertures.
→ Palais épiscopal
Largement appuyé sur le mur occidental de la cathédrale, le palais épiscopal (22 m de long, 12 m de large) construit pour Philippe de Lévis au début du XVIe siècle ne comprenait que le bâtiment en continuité de la nef. La partie occidentale en retour d’équerre date du XVIIIe siècle et est une propriété privée.

Au rez-de-chaussée, se trouvent les voûtes, les salles basses (prison, cellier, cuisine, garde-manger), la chapelle palatine (actuelle chapelle Sainte-Marie) ; au premier, il y a deux chambres, une salle neuve et une arrière-chambre ; au second, une galerie donne accès à une salle haute (« chambre des évêques ») suivie d’une « estude » et complétée d’un cabinet à queue-de-lampe (disparu) dans l’angle joignant le mur occidental de la cathédrale.
Le bel escalier en pierre, de pur style Renaissance, permettait à Philippe de Lévis de circuler entre le palais épiscopal et la chapelle Sainte-Agathe qu’il a fait construire au-dessus du porche d’entrée de la cathédrale.
Pendant la Révolution, le premier étage sert de grenier à sel et à grains, ensuite le palais épiscopal est vendu comme Bien national. À la fin du XIXe siècle, le palais et sa chapelle sont rachetés par la famille de Lévis qui y installe une école pour jeunes filles, tenue par les religieuses de Nevers.
Puis, seuls les pigeons, le froid et le silence ont occupé les lieux …
→ Réhabilitation de la toiture… et de la façade
En 2019, un bail emphytéotique a été conclu entre l’association diocésaine de Pamiers et la commune pour une durée de 50 ans.
L’état fortement dégradé du Palais épiscopal qui subit d’importantes infiltrations d’eau nécessite d’engager des travaux de réfection de sa toiture, qui seront menés en lien étroit avec l’Architecte des Bâtiments de France car le bâtiment est mitoyen de la cathédrale, édifice classé aux monuments historiques. Sachant que certaines pierres de la façade se décrochent, présentant un risque pour la sécurité des personnes, la municipalité contactera un architecte du patrimoine afin de lancer une étude de faisabilité et un chiffrage des travaux.
Dans les années à venir, ce lieu chargé d’histoire pourrait avoir vocation à accueillir le futur office de tourisme intercommunal, la communauté de communes ayant émis un avis favorable, ainsi que des expositions mettant en valeur le patrimoine local.
→ Protéger, rénover, valoriser le patrimoine historique architectural
La protection, la restauration et la valorisation du patrimoine historique architectural constituent des vecteurs à part entière de développement des communes. Faire revivre des centres-villes et des centres bourgs, favoriser le développement de l’économie locale, soutenir la création d’emplois, former et transmettre des savoir-faire… Loin de gêner le progrès, le patrimoine le génère.
La protection du patrimoine est également une ambition d’utilité publique, car les bâtiments sont porteurs d’histoire. À l’heure où la cohésion nationale est questionnée, il s’agit d’un enjeu-clé en matière de culture, car le patrimoine est au service de toutes les communautés, de tous les habitants, et permet de se retrouver autour d’un projet commun.
En définitive, ce « bien reçu des pères » (littéralement le sens premier de « patrimoine ») est un trésor que la municipalité a à cœur de protéger, car elle a pleinement conscience que ce patrimoine est aujourd’hui un facteur de cohésion sociale et qu’il constitue un élément de transmission entre les générations.
Les élus n’ignorent pas qu’il est aussi un facteur d’attractivité pour l’économie locale et qu’il fournit souvent des emplois aux entreprises artisanales et au secteur du tourisme. Enfin, ils ne perdent pas de vue que ce patrimoine devient de plus en plus un élément d’aménagement du territoire qui intègre les enjeux du développement durable afin d’offrir un cadre de vie de qualité aux habitants et aux entreprises.