En ces temps obscurs où chacun doit réduire ses activités sociales, sportives, culturelles pour des raisons de distanciation physique ou sociale dit-on; en ces temps insolites où beaucoup perdent la possibilité de pratiquer leur activité professionnelle, où la perte des ressources et d’un avenir sûr menace l’équilibre du foyer, de la famille; où une forme de huit-clos s’installe au rythme pour les plus chanceux du boulot-maison-dodo; le mot LIBERTÉ s’inscrit sur toutes les lèvres, dissimulées sous des masques FFP2 ou homologués comme tels.

La liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix.

LIBERTÉ, j’écris ton nom !

La liberté est la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, dans le cadre d’un système politique ou social, dans la mesure où l’on ne porte pas atteinte aux droits des autres et à la sécurité publique.

Nous nous situons donc du point du vue de la liberté de l’individu dans le collectif qui définit notre société.

Cette liberté proclamée au temps révolutionnaire de notre Histoire signifiait que les limites posées et les devoirs ne pouvaient émaner que de lois établies par l’Assemblée Nationale librement élue par le peuple. Ce peuple, qui découvrait alors la liberté de penser, de se révolter, de parler, sans la contrainte d’un pouvoir asservissant, mais avec la limite d’un cadre nouveau, posé et accepté par le peuple lui-même et ses voix.

La liberté se fait Loi. Dans ce cadre, la loi pose comme limite à la liberté une protection vis-à-vis de soi et de l’autre, même si elle semble à priori contrainte.

Si l’on y réfléchit, nous sommes donc toujours libres selon cette définition ; libres si nous acceptons dans cette période de crise les contraintes imposées pour préserver, qui sont dictées en vue de protéger autrui et soi.

Esclave d’autrui ou de soi-même ?

Peut-être, en y réfléchissant, pourrions-nous nous sentir plus libres si nous prenions en compte notre rôle et place dans la société qui nous entoure ? Si nous étions plus vigilants à l’autre, moins individualistes, plus solidaires ?

Prenons le temps d’un face-à-face avec soi. Sommes-nous vraiment privés de Liberté, où sommes-nous réfractaires à toute forme de contraintes ?  Sommes-nous en geôles ?

Je m’interroge et râle comme tous sur ce que je souhaiterais faire et que je ne fais pas. Puis, la raison vient bousculer ces plaintes stériles : quelle part de liberté ai-je perdue ? Est-on toujours libre de tout et en toute circonstance ?

Ne sommes-nous pas tout simplement esclaves de nous-même ? De nos peurs ? De nos conflits ? De ce que l’on écoute sur les ondes ? De la fameuse Opinion Publique ? Ne sommes-nous pas en train de construire notre propre joug à force de nous plaindre ?

La Liberté

La liberté,

Ce n’est pas partir, c’est revenir et agir,

Ce n’est pas prendre, c’est comprendre et apprendre,

Ce n’est pas savoir, c’est vouloir et pouvoir,

Ce n’est pas gagner, c’est payer et donner,

Ce n’est pas trahir, c’est réunir et accueillir.

La liberté,

Ce n’est pas s’incliner, c’est refuser et remercier,

Ce n’est pas un cadeau, c’est un flambeau et un fardeau,

Ce n’est pas la faiblesse, c’est la sagesse et la noblesse,

Ce n’est pas un avoir, c’est un devoir et un espoir,

Ce n’est pas discourir, c’est obtenir et maintenir.

Ce n’est pas facile, c’est si fragile, la liberté.

Jacques Prévost

Alors, laissons venir en nous, et accueillons en douceur chaque instant de joie où nous pouvons nous sentir libres, à nouveau… Espérons le mieux et acceptons le moins pire, nous n’en serons que plus heureux.

Cathy MARROT