Le terme a été tellement redéfini ces dernières année qu’il présente souvent le paradoxe de censément la respecter tout en la parodiant.

Allégorie de la Loi française de séparation des Églises et de l’État (1905).

Il apparait aujourd’hui utile d’aller à sa rencontre et à son origine. Elle prend sa source dans les fondamentaux du vivre ensemble et de la première Déclaration des Droit de l’Homme et du Citoyen. Elle invite à un esprit ouvert, qui donne toute sa puissance à la liberté de conscience et l’égalité en droit… res publica : la chose commune à tous qui exige une impartialité de fond permettant à chacun de se reconnaitre à sa place dans la cité, la République.

Au delà de cette sphère publique de neutralité confessionnelle, chacun a le droit de croire ou de ne pas croire et de cultiver dans sa sphère privé la spiritualité ou confession qui lui convient. La liberté de conscience exclut ainsi tout credo obligé ou interdit. La puissance publique est dévolue à tous et s’établit dans un principe d’universalité.

La laïcité concerne donc un principe d’unification des hommes au sein de l’État, avec le souci d’exclure tout privilège d’un groupe communautaire vis à vis d’un autre. Elle s’initie dans l’école publique, obligation faite à l’État d’assurer sur tout le territoire un enseignement laïque à tous les enfants et à tous les niveaux, gratuitement (cf. constitution du 27 octobre 1946). Cette constitution précise dans son article 11 la liberté de communication des pensées… tout citoyen peut écrire, penser, imprimer librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

Venant du mot LAOS étymologiquement : unité de la population, l’espace laïque n’est pas pluriconfessionnel, ni mon confessionnel : il est non confessionnel. Ainsi, chacun peut s’exprimer sur la chose publique mais cela n’autorise aucunement à disposer d’une emprise sur l’espace public (exemple : un représentant religieux peut se déclarer hostile à l’IVG mais n’a pas le pouvoir de l’interdire).

La laïcité repose sur la distinction entre l’Homme privé et la dimension publique du citoyen. C’est l’esprit de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l’État.

Elle n’est pas à géométrie variable, elle ne se négocie pas. Elle est tolérance dans sa définition originelle et n’a pas besoin de s’adapter. C’est à chacun de s’y rallier pour un bien vivre ensemble et le respect de chacun.

Les actualités du monde et de notre pays nous informe chaque jour, combien ce principe est bafoué. C’est le résultat d’une ignorance, une méconnaissance désolante de ce que nos Anciens ont construit au péril de leur vie, pour une vie meilleure et libre.

Notre devoir d’éducateur nous oblige à rappeler combien il est important de se raccrocher à ces fondamentaux et d’être fier de pouvoir croire et penser librement dans le plus grand respect de nos valeurs communes. Les différences ne doivent pas nous enfermer mais nous enrichir. La concorde laïque n’unit les hommes que par ce qui les élève au dessus de leurs particularismes.

Cathy MARROT