Un cours de la ville de Mirepoix porte le nom d’un colonel du Second Empire, en l’occurrence le Colonel Jules PETITPIED, mais peu de personnes le connaissent vraiment. Il est pourtant un enfant de Mirepoix, au même titre que les CLAUZEL, PINET-LAPRADE (son cousin germain), VIGAROZY, PONS-TANDE (son ami de toujours), etc… et mérite assurément de sortir de l’oubli.

Jules PETITPIED est issu d’une famille originaire de Fanjeaux qui s’installe à Mirepoix à la Révolution en ouvrant dans un premier temps un café rue Vidal-Lablache (anciennement rue de la Trinité), où seront découvertes des peintures murales évoquant la Révolution et l’Empire, en le déplaçant dans un deuxième temps sur le cours Colonel Petitpied (anciennement promenade Saint-Antoine devenu un nouveau lieu de vie).
Il est né le 17 mai 1815, dans l’ancienne maison sise aujourd’hui aux 24 et 26, cours du Colonel Petitpied. À dix-huit ans, il réussit le concours d’entrée à l’École Polytechnique qu’il intègre au mois de novembre de l’année 1833.
A l’issue de sa scolarité à l’École Polytechnique, il choisit le service de l’Artillerie de Terre qui est à l’époque ce qui se fait de mieux et qui pourrait correspondre aujourd’hui aux hautes technologies. Il complète sa formation à l’École d’Application de Metz, à l’École d’Artillerie de Toulouse, à la Fonderie de Strasbourg, aux Forges du Midi à Toulouse et à la Direction de l’Artillerie à Toulon.
Jules possède ainsi l’ensemble des connaissances nécessaires à l’usage des diverses bouches à feu que compose la batterie, unité de base de l’artillerie, et sera l’un des meilleurs officier artilleur de sa génération.
Peinture murale d’inspiration révolutionnaire trouvée dans le premier café.
Jules va mettre en application ses compétences en participant à la plupart des guerres du Second Empire. Il va d’abord faire ses preuves en Algérie de 1851 à 1854. Ensuite il fait partie du corps expéditionnaire envoyé en Crimée en 1854 et 1855, contre la Russie, où il est grièvement blessé devant Sébastopol. Puis il participe à la campagne d’Italie contre les Autrichiens en 1859 et les batteries qu’il commande se couvrent de gloire à Magenta et Solférino.
En 1870, face aux prussiens, il défend courageusement la ville de Strasbourg qui devra malheureusement capituler le 28 septembre. C’est là que se greffe le fameux épisode du drapeau du 20e régiment d’artillerie sauvé par son épouse Elisabeth, drapeau qu’elle remettra au président de la République Félix FAURE, au mois de juillet 1895.

Jules PETITPIED était un officier de grande
valeur et ses mérites seront reconnus par Napoléon III lui-même qui lui remettra,
en main propre à la fin du mois d’août 1865, les épaulettes de Colonel. Il
recevra toutes les décorations se rapportant à ses campagnes militaires et sera
même élevé au grade de commandeur de la Légion d’Honneur. Fatigué et diminué
par les blessures reçues lors du siège de Sébastopol, il décède à l’âge de 59
ans à Poitiers, encore en activité. Ses cendres seront ramenées à Mirepoix et
déposées dans le caveau construit en 1878.
Autrefois nommé cours Saint Antoine, le cours Colonel Petitpied a reçu son appellation actuelle par décision du conseil municipal en 1924. Cette année est doublement remarquable, car elle marque le cinquantième anniversaire de la mort de Jules PETITPIED, décédé en 1874, et aussi parce que 1924 est la date du décès de son épouse, Elisabeth née JOACHIM.
Un livre retraçant sa vie a été publié en 2019 par deux auteurs, André et Jérôme GARCIA. « Le Colonel Jules Petitpied, 1815-1874, héros de Mirepoix » (ISBN – 979-10-699-3743-7). Cet ouvrage relate également l’histoire de sa maison, ainsi que celle de son fils Henri, né en 1868, qui fera une brillante carrière diplomatique comme Consul Général.
