Identifier dans un premier temps les pathologies à traiter en urgence

 

Si les couverts sont toujours autant plébiscités par les Mirapiciens et les touristes, ils commencent à présenter, sous le poids des siècles, quelques signes de vieillesse…

 

Les élus, bien que la mairie ne soit pas propriétaire du monument, conscients de cette problématique, ont décidé de réaliser un état sanitaire dans le but premier d’en connaître l’état de conservation et de garantir une déambulation sécurisée pour les passants.  

 

Au-delà de l’état sanitaire, cette étude a été menée dans le but d’établir un programme de travaux fixant les ordres de priorité, les urgences et les mesures de valorisation.

 

À l’issue d’un appel d’offres, la réalisation de cette mission complexe a été confiée à un groupement de bureaux d’études spécialisés dans la restauration du patrimoine :

 

  • L’Atelier d’Architecture Rémi PAPILLAULT (AARP), architecte du patrimoine, mandataire de l’équipe ;
  • HADES, bureau d’investigations historiques et archéologiques ;
  • La Tournée du Coq, charpentier ;
  • Le Cabinet d’avocats DARNET Gendre et Associés, pour le volet juridique du dossier.

 

Un périmètre d’étude défini par l’architecte des bâtiments de France

 

L’étude a porté essentiellement sur les couverts qui sont les galeries couvertes des maisons à pans de bois inscrites au titre des monuments historiques. Le couvert de la Maison des Consuls, qui est quant à lui classé, devra être étudié dans un cadre spécifique et plus approfondi selon les prescriptions de l’architecte des bâtiments de France.

En rouge les couverts concernés par l’étude

 

Un diagnostic qui révèle 9 immeubles à traiter en priorité

 

L’étude, qui s’est déroulée sur une année, de novembre 2017 à novembre 2018, s’est articulée en deux phases : diagnostic puis propositions d’interventions.

 

Le diagnostic a notamment permis de mettre en lumière l’époque de construction des couverts, les techniques utilisées et l’état de la propriété aujourd’hui.

 

Il est difficile de dater précisément chacun des couverts, car la littérature n’est pas si abondante et les remaniements ont été nombreux suite à des incendies notamment. Seul un couvert peut être précisément daté grâce à l’inscription qui y figure. Il s’agit du 21 place Maréchal Leclerc qui date de 1578.

 

La technique la plus fiable pour dater les couverts consiste à prélever et analyser des morceaux de bois. Cela s’appelle la dendrochronologie. Jusqu’à présent, cette technique, complexe, n’avait jamais été utilisée. Récemment,  Laurent GIROUSSE, associé à l’étude, et qui réalise indépendamment un master sur les maisons à pans de bois de Mirepoix, a effectué ces prélèvements. Les résultats ne sont pas encore connus mais le travail mené avec le bureau d’études HADES a permis de déterminer une période de construction.

En ce qui concerne les techniques de construction, une fiche d’identité a été réalisée pour chaque couvert, qui reprend notamment la constitution du sol, des poteaux et du plafond (plancher de la maison du dessus).

 

Des travaux spécifiques pour chaque pathologie

 

Ce diagnostic approfondi a permis aux bureaux d’études de recenser les pathologies observées sur certains couverts.

 

Les pathologies rencontrées sont récurrentes (présence d’enduit-plâtre, présence de cheminées ayant pu déstabiliser l’ouvrage, fissures, dévers, reprises non réalisées dans les règles de l’art, etc.).

 

Pour chaque type de pathologie, le bureau d’études a préconisé des travaux spécifiques.

 

En fonction des problèmes identifiés, le bureau d’études a dressé une liste de 9 couverts où des travaux devront se faire de façon prioritaire (basculement des piliers de soutènement et pièces de bois défectueuses). Il n’y a pas lieu à l’heure actuelle d’entamer de procédure de péril, ils ne vont pas s’écrouler, mais il faut éviter que leur état se détériore davantage.

 

Pour le plus long terme, en lien avec un réaménagement global de la place, les bureaux d’études ont également esquissé des pistes de mise en valeur des couverts, notamment par un travail sur l’éclairage.

 

Comment gérer le partenariat public/privé ?

 

Le monument « les couverts » appartient à différents propriétaires (les piliers soutenant l’immeuble et les plafonds formant le plancher des habitations) relevant du domaine privé. La commune n’étant responsable que du sol relevant du domaine public.

 

Afin d’établir clairement les droits et devoirs de chacun, le cabinet d’avocats, associé au bureau d’études, a dressé la liste des propriétaires des 54 couverts (personnes seules, couples, indivisions, SCI, etc.) et a étudié les modalités d’intervention sur ce type d’ouvrage, dans un contexte de multipropriétés.

 

Dans les mois qui viennent, la Municipalité va se rapprocher des propriétaires des neuf couverts identifiés comme présentant une urgence sanitaire, pour les informer des résultats de l’étude et les accompagner dans la recherche de financements.

 

Des dispositifs complémentaires pourront être engagés en parallèle, notamment une aide à la rénovation des bâtiments avec le soutien de l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat portée par la Communauté de communes, qui doit être opérationnelle dans les mois qui viennent.

 

À moyen terme, un projet de réaménagement global de la place et des couverts sera engagé, qui intègrera les préconisations faites par les bureaux d’études notamment en matière d’embellissement.

 

Le diagnostic est consultable en Mairie.

© Mairie de Mirepoix (09)

 

© Mairie de Mirepoix (09)

 

© Mairie de Mirepoix (09)

 

 

Merci à Anne-Sophie KERBIRIOU

Chargée de mission à la CCPM

Pour son accompagnement dans ce dossier.